Delhi?....à la folie!

Pour la suite du bestiaire indien, voici un animal qui est malheureusement devenu rare, le vautour.

Lors de la visite d'un temple à Orchaa, Isabelle et moi nous faisons proposer de grimper sur le toit du temple pour aller voir des nids avec des vautours dont un jeune. On y va, on y va pas? Le gars est sympathique, allez hop, nous voilà parties dans un dédale d'escaliers étroits, sombres et labyrinthiques avec des marches pour les géants et le plafond est vraiment bas...on a des instants de doute mais notre guide nous encourage et nous lance régulièrement des "attention la tête" tonitruants  avec un accent tellement magnifique qu'on dirait qu'il chante. Et nous voici enfin sur le toit du temple et la récompense:

Un jeune vautour installé comme un raja! bien sûr, la photo est prise au télé, pas question de s'approcher trop près, on est venus l'admirer, pas le traumatiser.

Il y aussi un couple d'adultes posés sur un autre rebord, les voici:

  Remarquez les monstrueux essaims d'abeilles juste au-dessous des vautours!

Ce sont les premiers vautours que je vois en Inde, pays où ils étaient très nombreux. Il paraît qu'à Delhi, il y a 20 ans, les vautours tournoyaient partout au-dessus de la ville.

Alors, que s'est-il passé, ai-je demandé à mon ami Google. Et il m'a répondu brutalement, ils sont en voie de disparition parce que la chair de bétail mort dont il se nourrissent contient du Diclofénac (un anti-inflammatoire) qui tue les vautours d'insuffisance rénale chronique, incroyable, non?

En plus, ils n'ont qu'un seul oeuf par année de reproduction et donc, cet oiseau pourtant bien utile se raréfie. Sa tête n'a pas de plumes, elle est seulement recouverte de duvet qui est beaucoup plus facile à nettoyer et c'est indispensable quand on est nécrophage et qu'on se barbouille de sang en plongeant sa tête et son long cou dans toutes sortes d'animaux morts.... ce n'est pas très ragoûtant mais le vautour nettoie l'environnement des charognes puantes  et niveau odeurs, on est déjà bien servis ici, merci!

Nous avons donc admiré ces majestueux rapaces et vu quelques envols et atterrissages sous un soleil de plomb et puis nous sommes redescendues.

Mais l'histoire n'est pas finie, voici la touche indienne indispensable: notre guide, un jeune dépenaillé a bien sûr un boss qui lui est plutôt gras et reste vautré à l'ombre à mâchonner du pan pendant que le jeune monte et descend.... Mais le boss va prélever la presque totalité de la somme que l'on donne au jeune. Alors notre jeune qui est un petit malin après tout, nous demande en descendant, loin des regards du boss de lui donner, disons 100 roupies (moins de 2 euros) tout de suite en catimini et, arrivés en bas de lui dire très haut qu'il n'est pas question de lui donner plus de 10 roupies!!!! dont acte. Vous avez suivi l'astuce? ça nous a bien fait rire.