Delhi?....à la folie!

Le week-end à Varanasi a été l'occasion de rencontrer des sadhus alors parlons un peu d'eux.

Les sadhus sont des ascètes qui suivent une voie de pénitence et d'austérité pour atteindre l'illumination.. Ils renoncent à l'illusion du monde matériel "maya", ils rejettent les attachements et la vie en société pour éliminer les effets des actions passées et s'en libérer.

Mais il faut aussi parler de Shiva pour comprendre un peu mieux les sadhus qui sont des shivaïtes.

Shiva est la troisième divinité de l'hindouisme. il est le dieu destructeur (Rudra) et la puissance reproductrice qui régénère perpétuellement tout ce qui a été détruit (Shiva). Le symbole de la création est représenté par la forme du linga, le phallus, tandis que l'organe féminin, le yoni représente l'énergie féminine de la shakti. Shiva est marié à Parvati et leur fils est Ganesh (le dieu à tête d’éléphant)

Shiva est représenté avec des cheveux enchevêtrés dans lesquels coule le Gange et son corps est couvert de cendres, symbole de mort et de renaissance. Il porte un trident et un petit tambour avec des boules fouettantes.

C’est sous cette forme que les sadhus incarnent Shiva.

Mais Shiva est aussi représenté sous la forme de Shiva Nataraja, le danseur cosmique qui rythme la destruction et la création du monde. Il est alors représenté avec 4 bras. La main supérieure droite tient un tambour (damaru) qui rythme la création ; la main gauche supérieure tient la flamme de la destruction (samhara) ; la main inférieure droite est tenue dans un geste de protection (abhaya mudra) ; la main inférieure gauche pointe vers le pied gauche tenu en l'air, il montre ainsi son pouvoir de grâce. Sous son pied droit, il écrase un nain-démon symbolisant l'ignorance. Son immense chevelure montre son pouvoir et il est entouré d'un cercle de feu (prabhamandala).

Revenons aux nagas sadhus qui vivent nus et se recouvrent avec les cendres d’un feu qui brûle en continu. D’ailleurs, ils « bénissent » les gens en mettant leur pouce dans la cendre puis en l’appuyant sur le front de la personne au niveau du troisième œil. Les sadhus méditent, pratiquent le yoga et dispensent leur enseignement. Ils ont un rôle de juge de paix dans les petits villages de campagne, ils aident à résoudre des disputes familiales et leur avis est écouté.

 Les gens leur témoignent beaucoup de respect et les appellent « baba-ji », baba est utilisé pour un grand-père, un vieil oncle et « ji » est la marque de respect que l’on met derrière un nom.

Leur mode de vie est variable, ils peuvent être solitaires, vivre dans une grotte ou en groupe dans un ashram, s’installer dans les montagne ou passer leur vie sur les routes (ils prennent aussi le train qui est gratuit pour eux). Le pèlerinage de la kumbh mela impressionne particulièrement parce que le nombre de naga sadhus est énorme (il parait qu’ils sont environ 5 millions au total en Inde)..

Pour Sandrine, une petite clarification sur les bhaiya (on prononce baya ou béya selon les personnes…), c’est tout simplement « grand frère » et on interpelle toujours les gens comme ça dans la rue. Si j’appelle un rickshaw wallah, je crie « bhaiya ! » , de même sur les marchés, ou quand on demande un renseignement à quelqu’un dans la rue.

Voilà, c’était le petit intermède culturel que vous pouvez approfondir avec des lectures sérieuse de textes écrits par des érudits de l’hindouisme.

 Mais bon, on a un peu déblayé le terrain, vous voilà prêts pour  la journée du dimanche à Varanasi, jour de shivaratri !